Connaissance
du cheval et éthologie
Selon la définition d’Hélène Roche, éthologiste de renom qui intervient à la fois dans les programmes du Haras de la Cense et avec Andy Booth, l’éthologie est une science, qui a pour but d’étudier le comportement animal.
Elle a acquis ses titres de noblesse dans les années 1970s lorsque Tinbergen, von Frisch et Lorenz ont obtenu un Prix Nobel de Médecine pour leurs travaux sur le comportement animal. La recherche sur le comportement du cheval spécifiquement, elle, commence à la même période, et se concentre sur les chevaux « à l’état naturel », les chevaux de Prezwalski ou les Mustangs. C’est dans les années 1990s que l’on commence ensuite à s’intéresser aux chevaux vivant dans des conditions domestiques, au pré ou au box, au contact de l’homme, soit pour observer son comportement, soit en recherche expérimentale pour voir comment il réagit à des modifications de mode de vie.
En parallèle s’est popularisé ce que l’on appelle « l’équitation éthologique », inspirée des chuchoteurs américains, même si selon Hélène Roche, il s’agit ici d’un abus de langage car l’éthologie est une science et n’a pas de rapport avec l’équitation. Seulement les chuchoteurs sont des hommes de chevaux qui ont procédé par tâtonnements, de manière empirique, pour arriver à cette même connaissance des chevaux, qui a inspiré leur approche de l’équitation.
Au final, cette convergence est logique, car elle se base sur une même connaissance du cheval. Ceci dit elle n’a rien d’unique à l’approche des chuchoteurs car nombre d’hommes de chevaux de la tradition équestre classique ont cette même connaissance, même s’ils ne l’utilisent pas de la même manière et ne l’enseignent pas en tant que telle. Aujourd’hui, cela commence à changer, car la nouvelle donne sociétale fait émerger un besoin de respect du cheval, dans toutes les formes d’équitation et d’interaction avec le cheval.L’idée de cet espace de mon site est de l’alimenter d’observations sur les chevaux plus proches de la définition officielle de l’éthologie, pour apprendre à les connaitre, pour mieux vivre à leurs côtés et pour mieux comprendre pourquoi ils nous font tant de bien, et continuer d’enrichir mon métier d’equicoach au quotidien.
Une première contribution sur cette page, la recherche de Léa Lansade, qui a beaucoup publié sur l’intelligence du cheval, et qui relaye aussi les projets d’autres doctorants sur ce thème. Dans la vidéo dans le lien ci-joint, elle nous parle notamment de comment le cheval est sensible aux
émotions des autres chevaux, et le qualifie «d’éponge émotionnelle», en phase avec ce que nous mettons en avant en equicoaching quand nous parlons d’intelligence émotionelle. Elle montre aussi que le cheval sait reconnaître nos émotions et s’en faire une représentation mentale, car au delà de l’effet éponge, il peut décrypter nos expressions faciales. Elle montre enfin que le cheval développe une cognition sociale. Il a connaissance de l’état de connaissance d’autrui. Dans l’exemple qui est présenté, le cheval arrive à comprendre qu’une personne est plus informée qu’une autre sur où se cache de la nourriture et va plus naturellement se tourner vers la personne qui selon lui est plus informée. Cela signifie qu’il est capable de prendre le point de vue d’autrui. Cela est lié à la fois à la complexité de ses relations sociales et à la longévité de sa domestication, car cela fait intervenir les deux types de relation, les relations entre chevaux et les relations entre l’homme et le cheval.
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